Troisème et dernier volet de notre petite escapade à Aubusson d'Auvergne
Centre des Quatres Vents d’Auvergne
Lundi 13 Juillet 2020
Aujourd’hui, c’est l’apothéose : le col du Béal. Culminant à 1390m, il représente l’objectif de tous. Deux voitures conduiront les marcheuses avec dans les coffres les glacières, au sommet. Un groupe de cyclistes partira du centre par la voie la plus cool, tandis que les plus téméraires s’appliqueront à suivre le circuit initié par François.
C’est dans ce dernier paquet que j’appartiens. Après une courte partie plate, nous attaquons un mur dont certains ont mesuré la pente Maxi à 17%. Miam ! Trois de nos coreligionnaires mettent pied à terre vaincus par des développements non adaptés. Bruno, devant moi, décrit des « Z » pour adoucir la pente. Finalement, nous nous regroupons au sommet et j’en profite pour enlever mon coupe-vent qui n’a plus de raison d’être. Ensuite le relief devient plus civilisé. Lorsque nous quittons la départementale, Francis et Sylvain en profitent pour s’échapper pour prendre en photo un château. Nous reprenons notre balade par de petites routes très à l’écart, où nous découvrons de rares habitations engoncées dans un écrin de verdure. Le niveau d’effort requis étant faible nous nous accordons quelques moments de répits pour contempler les paysages qui s’étalent sur notre gauche. Il s’agit de grandes prairies herbeuses en formes de cuvette dont les bords relevés sont liserés de sapins, tandis qu’au fond des sommets arrondis assurent l’horizon. Quelques vaches salers placides nous regardent filer, sans éprouver une quelconque émotion, puis retournent machinalement à leur fricot, nous ignorant.
Ci-dessous le groupe des prudents. Vous remarquerez Yves Fillaudeau (à l’extrême droite) qui a effectué l’intégralité de l’aller (Beaupreau – Courpière) à vélo.
Puis le tant redouté col apparait : dix kms environ avec des pentes oscillantes entre 5 et 9 %. Je décide de rester avec C Jérome , heu pardon Yves B.. Dès les premiers hectomètres nous comprenons que ce sera dur. Mais bon à cœurs vaillants rien d’impossible. Nico, Bruno, Christophe et Bernard P. (pas le marié mais celui qui nous a piqué l’essuie-main), s’éloignent inexorablement. Fort heureusement, la chaussée est très bien macadamisée et à chaque km un panneau indique le nombre de kilomètres restant et la pente moyenne du prochain kilomètre. Cependant Yves ahane et semble « ourser » plus que tout autre. Pour lui cela devient un véritable calvaire. Qu’il est loin maintenant notre Roméo de la veille chantant son aubade à sa Juliette, plus de place pour la contemplation du panorama qui, en d’autres temps, aurait suscité l’émerveillement et la poésie. Au septième kilomètre restant, je pense, à la faveur d’un pont nous nous regroupons tous et enjoignons Yves de continuer. Notre jeune génération, toute à son honneur, décide d’apporter son soutien au martyr en l’escortant. Et c’est ainsi qu’au terme de 4 heures d’effort nous atteignons le saint Graal à 1390m. Nous retrouvons à la buvette, l’ensemble des trente participants au séjour. Nous apprenons que la marche initialement prévue n’a pas « marchée », mais que nos charmantes dames ont fait preuve d’initiative en imaginant des circuits alternatifs. Nous nous déplaçons à l’écart du bar pour le pique-nique.
Le sommet du col du Béal avec un Laurent bien en évidence dans une attitude bien connue qu’il affecte.
Un fait marquant vient souligner ce moment de répit : Bernard presque en tenue d’Adam, dévoilant un corps aux formes sculpturales, vient prendre la pose sur un rocher bien en évidence. Tour à tour adoptant les postures raffinées des dieux grecs il enflamme les cœurs féminins, déclenchant chez ces fanatiques une frénésie pareille à une mouche enfermée dans une bouteille. Auréolé de gloire, le futur marié consent enfin de descendre de son piédestal entouré d’une cohorte d’admiratrices qui n’ont de cesse de lui arracher ses vêtements. J’avoue que ma mémoire fait défaut quant à l’exactitude de certains détails.
Bernard A. posant sur son rocher déclenchant l’hystérie chez ses admiratrices. Ces dernières étant retenues par un cordon de sécurité. Que l’on ne s’y trompe pas, une étude minutieuse de la photo nous apprend que Marie-Odile tient, à la vérité, un miroir qui lui permet de se délecter de la vue de son idole. Yves souffre d’un violent torticolis. Au premier plan, vous découvrez Jojo qui tient en respect les fans avec un long bâton.
Puis il est temps de rentrer. Chez les cyclistes, apparait un moment d’incertitude, puisque François, je pense, en première intention, n’a pas l’intention de suivre le groupe qui doit encore gravir 2 cols. Sur ce, il me demande si je peux prêter mon GPS à l’un deux. J’acquiesce et je démonte mon GPS pour le leur proposer. Faisant le tour des clients potentiels je ne rencontre que du refus. Bon, on ne va pas chercher à comprendre, je le remonte…le GPS. Tout ça prend du temps, et tout en m’activant à remonter ce GPS, une voix féminine me fait remarquer que les 2 groupes sont partis. Sur ce, je la rassure en lui assurant que je rattraperai le groupe qui coupe au plus court. En partant je m’étonne que ma roue arrière ripe sur une bouse de vache, enfin je pense. Plus loin j’apprendrai que je subis une crevaison lente : changement de chambre, pompe HS, retour marche arrière, gonflage « au bar à 7 bars » hi ! hi ! puis retour au plus court, rencontre opportune avec les costauds et retour commun. OUF ! Au final plus de 2200m de dénivelés pour les plus aguerris.
Il est plus tard que d’habitude quand nous rentrons. Lors de notre dernier repas, où le plat principal est constitué de tomates farcies, certains organismes commencent à être marqués. L’ambiance est plus calme que la veille mais reste chaleureuse.
Lors de notre habituelle réunion auprès du caravansérail, Nico organise une remise de coupes à Jojo pour son vélo électrique, François pour sa légendaire moustache et Bernard pour ses talents d’animateur public. Quant au fils adoptif il hérite d'une menue gratification pour ses mythiques arrivées en seconde position. tout en adoptant cette attitude avide d'animal travaillé par la convoitise .Une preuve est apportée sur les liens de consanguinité par l’exposition à la vue de tous de taches de naissance entre Bernard et François. Il nous reste à découvrir celle de la demi-sœur cachée : TT. Jean-Paul mène l’enquête et saura tirer tout ça au clair.
Dernière nuit et demain libération des lieux pour 10 heures.
Voilà c’est fini.
Finalement, ce fut un we bien agréable, sportif et convivial. Le cadre était splendide. Beaucoup de participants ont apprécié de se connaitre et je ne doute pas que des amitiés sont nées. Dès à présent le bureau va réfléchir à renouveler l’expérience. Chacun aura trouvé chaussure à son pied que ce soit aux niveaux des groupes cyclistes ou des marcheurs(euses). Ha ! C’est génial ! dixit Allaiderien.